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lundi 22 janvier 2018

Fallait que ça arrive

"C'est pas la peine de faire semblant
Je sais qu'on n'est pas des géants
Viens on pleure on pissera moins
Comme toujours ça passera
Ça va ça vient ça s'en va
Dans deux ans on en rira toi et moi
Viens j't'emmène au Palladium " Brigitte
Sincèrement, si tu m'avais dit, dans deux ans, on se fendra la poire, je crois que j'aurais pu être violente. J'aurais pu facilement monter dans les aigus, te mettre un coup de boule, te kicker au sol, et fondre en larmes. Ou peut-être hurler ou pleurer, ou les deux en même temps, "mais deux ans, deux ans, t'imagines pas mais c'est troooooop long".
La semaine dernière, dans Psychologies Magazine, car je m'informe (un peu trop même), j'ai lu, donc qu'à la suite d'une séparation, il y avait plusieurs étapes à franchir
La première, c'est le choc accompagné du déni. Tu n'en crois pas tes yeux, tu te dis, comme tu t'es dit les mois précédant la sentence que ça allait forcément s'arranger, sauf que quand ça commence à merder, ça ne s'arrange jamais.
Clairement, le choc encaissé, il est vrai que tu crois tout au fond de toi, que tu pourrais bien en crever, il n'en est rien puisqu'après cette étape vient le sevrage, et là je ne vais pas te faire de dessin, t'as vécu des jours meilleurs quoi.
Vient après cette étape absolument horrible où tu bois des verres de vin à la fenêtre, en attendant que l'amour de ta vie revienne se prosterner à genoux (que tu crois), l'étape magique de la colère.
Alors là, plus rien ne t'arrête, moi durant cette période, j'avais le girl power débordant.  J'aurais pu hurler 100 fois par jour, si ce n'est pas plus, "Who run the world??? Giiiiiiiirls!".
J'ai changé intégralement de garde-robe, trustant mes pantalons de mamie qu'il disait, contre des skinny taille 26, des talons aiguilles, des jupes, des robes, de la dentelle en veux tu en voilà, et je ne te parle même pas de mes photos de profil retouchées pendant 3h40,afin de montrer à l'immonde, à quel point cette rupture m'avait rendue bonnasse les bananas.
Je caricature, je ris de moi même aujourd'hui, mais observez bien sur votre fil d'actualité, les photos soudaines, position lascive, sourire trop beau pour être vrai, crinière parfaite et compagnie de vos contacts féminins et ne jugez point trop hâtivement.
Posez vous la bonne question, ne serait-elle pas désespérée, ne chercherait elle pas à sauver le peu de dignité qu'il lui reste, en misant tout sur le physique puisque l'intérieur est pulvérisé, eh bien si.
Au lieu de vous moquer, non pas que je plaide pour ma cause, mais un peu malgré tout. Ces filles là méritent l'immunité, le bénéfice du doute, soyez patients, ne les blacklistez pas, ne les bâchez pas, elles traversent le désert, ce petit manège va durer deux ans tout au plus, et elles vont calmer leur joie, devenir peut être un peu moins bonnes, mais plus consistantes et moins superficielles.
Je parle de la mutation physique mais la période de la colère englobe pas mal de petites étapes en définitive . Pour peu que tu sois très très fâchée comme je l'ai été, il va y avoir le chantage, les menaces, les yeux exorbités façon exorciste.
 Avec toutes les horreurs que j'ai balancées, je pense que la vilaine doit aisément courber l'échine lorsqu'elle se rend à la ville faire quelques emplettes, l'idée de me croiser doit clairement lui filer de l'eczéma, elle doit en pisser dans son froc tellement je dois lui foutre les miquettes et je m'en félicite.
Bref, tout ça pour dire sur le ton de la rigolade, que l'étape de la colère est dévastatrice et peut durer longtemps. Tu t'interroges, tu te remets en question, tu veux casser la gueule au monde entier, et surtout à l'intéressé, surtout dès qu'il ramène un peu trop sa fraise, comme ce fut trop souvent le cas.
Cette période a été dévastatrice, elle m'a bousillée, j'étais pas très heureuse, c'était pas funky de péter des piles à longueur de temps. Puis j'ai été fatiguée de tout ça. J'ai saoulé tout le monde, en boucle sur le même disque pendant des mois et des mois. Mes amis n'ont jamais eu le culot, l'audace de me dire qu'ils n'en pouvaient plus, et pour finir je me suis saoulée toute seule.

De ce fait, vient alors la période de l'abattement, pour peu que tu rencontres un insaisissable, qui refuse de te donner un peu d'attention, et alors là, c'est le chagrin absolu. La dépression totale, ça dure trois minutes, parce que pour ma part j'ai cette capacité de rebondir et de constamment penser qu'il va se passer quelque chose d'absolument incroyable, n'ayons pas peur des mots. Et cela se révèle véridique. A l'issue de cette période, j'ai su m'accrocher à d'autres choses, au sport notamment, pour m'aider à me sentir mieux, me prouver des trucs, et avancer surtout. Il y avait tout de même de petites rechutes, lorsque mon pauvre petit cœur brisé palpitait à la vue du regard ténébreux du goujat, ou encore en sentant son parfum si particulier pas loin de moi. D'ailleurs parlons en de ce parfum parce qu'aujourd'hui, j'en ris toute seule en réalité. Attention, ce qui suit dans ce billet va être la révélation du siècle.
Virilator porte un parfum de minette. Je m'explique, Virilator s'asperge tellement de parfum, qu'un temps, je le soupçonnais même d'en boire une petite lampée au passage. Bref, je pars pour lui racheter de son élixir, A Men de Mugler, sauf que je me plante de flacon, et j'ai acheté Angel, le parfum de gonzesse, des années 1990, eh bien croyez le ou pas, mais il le porte toujours. Bref tout ça pour dire, que Virilator a perdu de sa superbe, je ne me gène pas pour lui en faire part bien entendu. Ou alors peut-être que ça y est, "un jour, on s'en fout et ça fait du bien". Je l'ai dit bien 50 fois avant que ce soit vrai.
Toujours est-il qu'à coups de séances de méditation, de programmation neuro linguistique, et de temps, beaucoup de temps, la phase de l'acception est arrivée.
Elle est arrivée sans crier garde, et a tamponné, bichonné et  enveloppé dans du papier bulle mon pauvre petit cœur tout abimé. Paix intérieure te voilà. Tout ce qui s'est passé durant ces trois dernières années ne me rendra pas qui j'étais et ce que j'ai perdu, ce que j'y ai laissé. J'ai à la place, fait de belles rencontres, et d'autres minables, j'ai vu mes premières rides apparaître, j'ai donné beaucoup d'amour à mes enfants, et j'ai ri.
Y a deux ans, j'évitais le regard des gens pour qu'ils ne me demandent surtout pas comment ça va. 
Et ce matin, j'ai klaxonné un pote qui passait par là, et il m'a dit "pardon, c'est pas tous les jours qu'on se fait klaxonner pour une panthère!", j'avais mon manteau léopard et sa vanne m'a fait la journée. 
Je savais pas, il y a deux ans, que je pourrais rire pour tout et rien, je savais pas que je pourrais un jour ne plus rien ressentir pour lui, plus rien du tout. Je ne savais pas que je n'aurais plus envie de la frapper elle, mais qu'un jour, je la plaindrais. 
Je ne savais pas, il y a deux ans, que je serais prête. J'ai accepté, j'ai lâché prise et je suis libre.
Et comme par magie, par chance, parce que tout ça ne m'a pas rendue aigrie.... Quand la deception, l'exaspération vient hanter ton esprit, comme ça, c'est ton téléphone qui indique un message, de celui, du parfait que tu as dans le viseur depuis un sacré moment... sur ce bonne soirée.