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mercredi 2 mai 2018

Tournez manège!

"Se faire la belle, se faire la malle, faire le mur, se mettre au vert, voler la clé des champs et jouer les filles de l'air....
Sauver ma peau, sauver ma peau, et mettre les voiles quand les larmes sonnent l'alarme, prendre le large et sauver ma peau, sauver ma peau, se mettre en cavale, ne pas se retourner sur l'animal..." Sauver ma peau. Brigitte.

L'heure est grave, je ne pensais pas qu'un jour, j'en arriverais là. Je ne pensais pas qu'un jour, je jetterais les armes, vraiment. Je m'imaginais quoi, que jamais je ne grandirais? Moi aussi franchement.
Y a des paires de claques qui se perdent, et je parle pour moi, enfin pas que.

Il y a dix ans, ça ne va pas t'étonner des masses si je t'avoue que je galérais déjà en terme de relations amoureuses, c'est pas un scoop.
Si on est pas douée à 35 ans, je te raconte pas le désastre à 25 ans.
Quoique je suis dure avec moi même, je crois quand même que c'était plus facile, en fait.
Déjà, on va pas se mentir, j'étais plus fraîche, et peut-être un peu (beaucoup) plus naïve aussi, alors sans doute, que c'était plus fastoche de pécho, ça c'est certain.
Avec du recul, je crois que je n'étais pas non plus hyper regardante, moins que maintenant en tout cas.
Ce que je veux dire, c'est que ça m'est arrivé plusieurs fois d'embrasser un garçon par politesse, même si j'étais pas franchement emballée, au cas où, et pour être sympa aussi.
Bref, là où je veux en venir, c'est que lorsque j'ai rencontré le bellâtre, je dois avouer que j'ai été soulagée.
Rien qu'en le voyant assis dans mon salon à 8h du matin, j'ai su que j'allais l'embrasser le soir même, (et pas par politesse), j'ai su que j'allais tomber littéralement amoureuse de lui, j'ai su sans doute, qu'il allait aussi pulvériser mon cœur tant il était beau (à l'époque), et totalement irrésistible d'assurance et d'insolence.

Et surtout j'ai su qu'avec lui pendu à mon cou, je disais merci au revoir à toutes ces histoires pourries, sans queue ni tête, et au sein desquelles, j'avais constamment l'impression de me faire filouter.

En me mariant, j'ai franchement eu envie de danser la Macarena en string sur l'autel des relations à sens uniques, qui saoulent et nous mettent la tête à l'envers, à nous les gonzesses.

Je me revois, tiens, dire à Valérie, "Et là, qu'est ce que je lui envoie, il me dit salut ça va?"
-"Bah, vas-y répond, ça irait mieux si tu venais me voir, je t'aime"
-"Arrête, je vais pas lui dire je t'aime, je sais même pas si je l'aime en plus"
-"Mais si c'est bien, et rajoute mon chéri"
Ah ça pour me faire écrire des conneries, elle était balaise. En attendant, elle, elle était vachement plus douée que moi au final.
J'ai jamais su faire,  j'ai jamais su quoi répondre aux textos, j'ai jamais su faire mariner Machin, ou trucmuche. Nulle... Je partais du principe, qu'on doit rester soi même. Peine perdue.

Je pensais que ces soirées à parler d'untel qui ne m'a pas appelée depuis 6 jours, alors qu'il est tout le temps connecté je ne sais où, en tentant par tous les moyens de ne surtout pas ouvrir les yeux, et de trouver une raison à son silence, je pensais que ces discussions merdiques et obsolètes, disparaissaient à tout jamais avec le mariage.
Eh non, raté, puisque pour certaines, il y a le divorce derrière!

Alors, voilà, dix ans après rebelote. Et j'avoue que là c'est trop, j'en ai sincèrement ras le tutu de tout ça.
J'ai l'impression désagréable même de devenir un peu aigrie, ou alors simplement agacée.
D'où mon envie soudaine de prendre l'air et de "sauver ma peau".
Depuis que je suis séparée, j'ai bien essayé de rencontrer quelqu'un de chouette.
Je pensais l'avoir trouvé avec le doux et insaisissable, tu parles Charles.
Tu crois choisir un gentil, et tu te retrouves avec un je m'enfoutiste qui te fait de la peine comme pas possible.
Alors concrètement, j'ai rencontré plusieurs catégories de garçons. Et y en a pas un seul qui m'a emballée et donner envie de croire que ce serait différent.

Déjà, à mon âge quelque peu avancé, c'est plus compliqué, et avec ma situation, n'en parlons même pas.
Faut croire que les types pensent, qu'on va leur demander un autre enfant, et aussi au passage d'adopter les notres, n'importe quoi.
Bref, il y a dix ans, c'est ça qui aurait pu résonner dans ma tête "Ici tout l'monde déraille, tout l'monde déraille, t'es cent fois trop, t'es cent fois trop bonne" Hit Sale. Thérapie Taxi.

C'était plus facile, plus simple et plus léger. Une fois, y en a un qui m'a craché ça à la figure: "moi j'veux de la légèreté et avec toi, c'est tout sauf léger".
Ah d'accord, merci.

Aujourd'hui, plus rien ne résonne dans ma tête, plus personne ne me dit que je suis bonne.
 Faut croire qu'avec l'âge, avec les expériences, et les rides qui se creusent comme des parenthèses enchantées, ou pas d'ailleurs, on perd en saveur, si c'est pas malheureux.
Souvent, je me dis que si j'avais su tout ce que je sais, il y a dix ans, j'aurais été redoutable.
Mais finalement, c'est bien trop s'avancer que de prétendre ça. J'aurais sans doute fait exactement les mêmes erreurs, fleur bleue que je suis.

Peu de temps après ma séparation, je t'avais parlé de Tinder, cette application magique qui te permet de parler de la pluie et du beau temps avec d'illustres inconnus.
Parfois, certains sortent du lot mais parfois (souvent) pas.
Les photos peuvent être trompeuses mais par contre, qu'on se le dise, l'expression écrite et l'orthographe ne pardonnent pas.

J'y vais parfois, par ennui, je l'avoue mais c'est toujours la même rengaine, alors du coup, je supprime mon profil aussi sec.
Y a différents profils bien sûr, et j'ai envie d'en rigoler pour qu'on oublie un peu que je suis en train de devenir une vilaine sorcière méchante et amère.
Même si dans ce que je vais te raconter là, je risque aussi d'être très vilaine.

Alors commençons, par le papa presque quarantenaire fraîchement séparé, celui ci pourrait être séduisant et intéressant, mature, drôle, spiriuel. Il sait ce que je vis, il sait ce que représente un échec amoureux et il est souvent gentil et compréhensif, je l'admets.

Déjà, je n'aime pas les gosses, je n'aime que les miens, déjà. Et puis, il y a toujours un "mais", un truc qui fait qu'il n'y aura pas moyen. Trop, pas assez.
Je me demande parfois si je ne cherche pas systématiquement le tout petit détail, qui me donnerait l'excuse que ça ne marche pas.
Et puis surtout, je vais tout saboter, une fois n'est pas coutume, en me faisant retourner la tête par le gugusse qui va suivre.

Comme toujours, c'est tellement plus intéressant de s'emballer pour un mec qui n'en aura rien à cirer et à qui de surcroît, tu foutras les miquettes!
Ah on ne se refait pas einh!
Alors pour les plans pourris, dix ans en arrière, où tu attends systématiquement un signe, un texto, un snap, et compagnie, couillonne que tu es.Pour ça, il y a le presque, le tout juste trentenaire.

Le type qui n'a pas d'enfant, qui n'en veut pas tout de suite, qui n'en aura sans doute jamais même, oh génial!
Comme ça il ne pourra surtout pas te comprendre et avoir suffisamment de maturité pour avoir de l'empathie, surtout pas.

Ce mec là, forcément est super léger, super marrant, ah qu'est ce qu'on rigole, moins quand il disparaît pendant un mois.
 Méfiat, celui là est là uniquement pour prendre du bon temps, et pourquoi pas accrocher une "MILF" à son tableau de chasse.
Et qui plus est, d'actualité, puisqu'à priori, vient de sortir au ciné, un film avec le même titre "MILF".
Que je vais m'empresser d'aller voir, histoire d'y voir plus clair. Je vais peut-être y apprendre, y comprendre des choses, qui sait.
Je ne dis pas qu'on doit construire à tout prix, c'est pas forcément ce que je veux, mais bordel, de la considération, meeeeeeerde! Et chez les MILF aussi, il y a un petit cœur qui bat, et des petites larmes qui coulent des fois.

IL y a aussi le mec parfait sur Tinder, celui que tu attendais, tu fonds en voyant ses photos, encore plus lorsqu'il t'explique ce qu'il attends de la vie. Tu te dis, peut-être que cette fois, cette application merdique va te faire mentir, peut-être que c'est le mec bien parmi tous ces boloss et autres crevards.

Tu vas au rendez-vous le cœur palpitant, tu as mis ta plus belle robe, la longue à fleurs.
Et de dos, déjà, tu sais que ça va pas matcher, t'as clairement envie de chialer.
Tu te dis que tu pourrais poser un lapin, mais il a ton numéro et tu es polie quand même.
En fait, les mimiques, l'intonation, la façon de s'exprimer, ça y fait beaucoup, et là pour le coup, j'avais envie de me barrer en courant , mais comme je ne suis pas si vilaine que ça, je suis restée gentiment.

Et pour finir, bien entendu, il y a tous ceux, qui fréquentent l'application dans l'espoir de rencontrer une actrice porno, pour un one shot.
Je me revois encore lire, pantoise, au bout de deux minutes de conversation:" Je viens chez toi"
et moi de répondre "Pourquoi faire?", "laisse tomber", il a répondu ce con.
J'aurais du lui répondre, "d'accord, je t'attends vétue de dim up, d'une guêpière noire, en position lascive sur des draps en satin blanc, ducon la joie", et de lui filer l'adresse de mon ex.
Et voilà, c'est tout moi, j'ai tout le temps les meilleures idées, deux semaines après la bataille, fuck.

En définitive, ce n'est vraiment pas pour moi, j'ai encore une fois supprimé mon compte, d'autant plus, que c'est un microcosme ce truc ma parole, tu te retrouves à croiser des types dans la rue à qui tu n'as jamais répondu. Tu te rends compte parfois que tu as des amis en communs sur Facebook, avec une copine, et donc tu supposes, et tu fais  bien, et franchement ça fait rêver qui? Pas moi en tout cas, je suis fatiguée, de tout ce cirque.

Tout ça, parce que je voudrais bien me faire câliner devant la télé une fois par semaine (au moins).
Tout ça parce que j'aimerais bien que quelqu'un de doux s'intéresse à moi, de la douceur, juste ça.
Mais c'est quand même pas une raison pour se brader, ou accepter tout et n'importe quoi.
Faut pas pousser mamie dans les orties quoi.
Une fois, tu m'as écrit ça, toi qui me lis. tu m'as écrit: "...En attendant, bannis la médiocrité, c'est pas ta came", si tu savais qu'à chaque petit coup de grisou, c'est à cette phrase que je pense.

ET donc, et même si je tends à devenir une mégère, voilà donc ce à quoi j'aspire, le must sinon rien.
"Je veux de l'amour qui rend fort
Je ne veux pas celui qui blesse
Celui qui vous jette à terre
Celui qui vous traîne en laisse". Sauver ma peau. Brigitte (encore et toujours...)
 Donc, ce soir, j'ai supprimé mon compte, j'ai brûlé ma laisse, et je vais sauver ma peau, une bonne fois pour toutes.