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jeudi 14 mars 2019

Balance TA...

"Ils parlent tous comme des animaux
De toutes les chattes ça parle mal
2018 j'sais pas c'qui t'faut
Mais je suis plus qu'un animal
J'ai vu qu'le rap est à la mode
Et qu'il marche mieux quand il est sale
Bah faudrait p't'être casser les codes
Une fille qui l'ouvre ça serait normal
Balance ton quoi
Même si tu parles mal des filles je sais qu'au fond t'as compris
Balance ton quoi, un jour peut-être ça changera
Balance ton quoi" Balance ton quoi. Angèle
Je ne sais pas si tu as remarqué, mais en ce moment, et ça ne fait que monter crescendo, on est assaillis, sur les réseaux sociaux, par la révolution. Ni plus ni moins, la révolution du clito.
Bon, effectivement, pour ceux qui ne sont abonnés qu'à des comptes de bouffe, de fitgirls, ou de trailers, cela n'est sans doute pas le cas. Mais pour certaines d'entre nous, comme moi, qui se revendiquons clairement féministes et fières de l'être, les comptes associés à ce courant d'idées se montrent pointus, incisifs, percutants, à ce propos.
Pas un jour, sans que je ne tombe sur une image de clitoris, la volonté de l'enseigner, d'expliquer comment cela fonctionne aux jeunes au sein des cours d'éducation sexuelle au collège.
J'avoue que cela fait plusieurs jours que je me questionne, je m'interroge là dessus. 
Evidemment que c'est une bonne chose d'expliquer aux jeunes que le sexe n'est pas que performance et que le plaisir féminin est évidemment aussi important, sinon plus (je déconne) que le plaisir masculin.
Avant d'avoir mon premier orgasme, je ne me souviens pas qu'on m'ait parlé de clitoris avant.
Je n'ai jamais entendu personne me dire, tu vas voir ma grande, tu vas grimper aux rideaux, avoir des spasmes, ne plus savoir où tu habites, et ne penser plus qu'à ça, non.
On m'a parlé de contraception, on m'a bien prévenue que je pouvais dire non, on m'a dit de faire attention à ma réputation, ça oui. On m'a bien dit qu'une fille qui couchait le premier soir, c'est une fille facile, que c'est pas bien.
On prend bien soin de nous couper les ailes à nous les femmes, afin d'entraver volontairement ou pas d'ailleurs  notre liberté sexuelle et bon je vais m'arrêter là, sinon je vais me fâcher toute rouge.
Je me souviens comme bon nombre d'entre nous, m'être dite, bien avant cet orgasme, ah donc c'est ça le sexe. Bon soit. Alors ça va être long.
Alors je trouve ça bien, qu'on parle aussi aux novices de la version édulcorée du sexe, de la version fun , et pas que des trucs plus darks, qu'ils connaîtront aussi, évidemment.
Prévention, information et j'ai envie de rajouter promesses!
D'après tout ce que je vois, tout ce que j'entends, il est clair que la révolution est en marche, et je ne sais pas quoi en penser en fait.

Je trouve ça génial de s'opposer à ce putain de système patriarcal, où la femme s’exécute tandis que  l'homme dispose. Mais à l'inverse, je trouve aussi qu'on en parle beaucoup mais que les moeurs ont évolué depuis un petit moment non?
J'ai peu le souvenir de partenaires égoïstes au point de ne se soucier que d'eux.
Puis si cela a été le cas, ça s'est bien évidemment terminé en bonne partie de rigolade avec les copines.
Je trouve que l'on se plaint énormément, de l'image que peuvent avoir de nous les femmes, nos homologues masculins.
Nous ne voulons pas être objet, c'est clair, et encore une fois, sans doute suis je chanceuse, mais j'ai pas le souvenir que ce soit arrivé souvent en fait.
On s'insurge, on crie, on aime être hystérique, comme ils disent, dans le fond, pour bien prouver, signaler notre désaccord.
Evidemment, qu'on a toutes croisé des gros porcs, des connards, des dégueulasses, des pervers, des pas respectueux. Evidemment.
Je me souviens d'un mec, qui m'avait suivie partout dans une galerie commerciale, dès que je sortais d'un magasin, il était là à m'attendre, avec son regard bleu perçant flippant. Je me souviens que j'étais partie en courant à ma voiture, et que j'étais rentrée fissa chez moi. Je portais une minijupe en cuir, et mon père m'avait dit, c'est pas ça le problème, t'as le droit de t'habiller comme tu veux, c'est lui le problème, c'est lui qu'était pas net.
Je me souviens ce responsable d'un grand service des sports, plus lourd que jamais, vingt de plus que moi, et ses textos permanents et plus graveleux les uns que les autres, je me souviens ma démission, et qui depuis que les langues se sont déliées avec #balancetonporc, s'est fait lapider sur la place publique et virer.
Des histoires comme ça, on en a toutes à la ramasse à te raconter.
Est ce un problème de sexisme ou tout bonnement d'éducation, de communication, ou d'appréhension des codes?
Je me suis demandée alors comment les mecs biens vivent ça aujourd'hui.
Mon meilleur ami me dit qu'il a parfois peur d'adresser la parole aux femmes parce que certaines se sentent agressées comme s'il allait les violer. Evidemment, je ricane lorsqu'il me dit ça, mais dans le fond, y a t'il de quoi se fendre la poire, je ne sais pas.
Moi ce que je crois, c'est que plus on prend la parole, plus on revendique notre droit d'être libre, notre droit d'être femme, notre droit à une liberté sexuelle propre à nos désirs et nos envies, plus certains d'entre eux ont la pression.
Ce que je crois aussi c'est qu'on est prisonniers des années 90. 
Je m'explique, je vais faire des raccourcis, tu seras d'accord ou pas, mais années 90, "toujours plus loin, plus fort, plus vite, jusqu'au bout de l'extrême limite, tu vas droit au coeur de l'action..."(Générique Extrême limite).
Déjà, déjà, je comprends, tu es impressionné par mes références, bref, la performance les gars.
J'ai le sentiment lorsque j'entends parler de sexe, qu'on parle de perf, et qui plus est dans le milieu de sportifs dans lequel je traîne, et j'avoue que cela m'attriste.
Culte de la performance, toujours plus de partenaires, toujours plus de zapping, toujours plus de prouesses, faut être bonne, faut être chaud de la canne.
Alors je me suis demandée ce qu'était un bon coup, in fine.
J'ai pensé aux conversations que peuvent avoir les mecs, et celles que nous avons réellement entre femmes à huis clos.
Au delà du fait qu'on puisse se moquer des attributs masculins, et de détails purement corporels, il me semble qu'on parle véritablement de techniques. Et ce qu'on vante souvent finalement n'est pas la performance, loin de là, mais les gestes sensuels. La sensualité.
Je n'ai pas l'impression d'avoir évoqué des prouesses, des performances mais bel et bien des détails techniques. Et en y réfléchissant plus précisément, ce qu'il en ressort souvent, en filigrane de nos conversations crues, c'est le besoin, la recherche de sensualité.
Finalement, on pourra parler de clito autant qu'on veut, faut pas oublier non plus à quel point on met la pression aux hommes. Il faut que leur corps soit musclé, sans pour autant être bodybuildé, il faut que leur sexe soit d'une taille correct mais sans être trop gros, il faut être résistant sans que cela dure trop longtemps. il faut, il faut...
Et puis, s'ils ont la pression, nous aussi, que celle qui n'a jamais simulé lève la main!
Pourquoi s'infliger ça? Parce qu'on a toutes simulé par politesse, par ennui, pour faire plaisir.
Et je me dis que si on l'a fait, c'est à cause de cette foutue performance.
Tout le monde a la pression et c'est pas normal. On se dépêche de consommer et c'est pas normal.
C'est pas anodin de partager son intimité bordel. C'est cela qu'on doit enseigner aux jeunes, que c'est pas anodin de se retrouver nu avec, devant quelqu'un à jouer à touche pipi, sérieux.
Et que justement, cette surconsommation doit cesser. Chacun fait ce qui lui plait bien entendu, ce n'est que mon point de vue de femme.
Le désir, pour moi, se construit. Et je crois que je choisis mille fois la sensualité à la sexualité pure et dure.
Je repense au doux insaisissable lors de notre premier rendez-vous qui m'a caressé la main au moment de partir, ou lorsqu'il a replacé une mèche de cheveux derrière mon oreille.
Je me souviens ce type, loin de mes  stéréotypes de beauté, qui était d'une délicatesse, d'une sensualité hors normes.
Je repense, à ce mec beau comme un dieu, et nos jeux de regards au départ d'une course.
Je repense aux regards puissants, langoureux, noir ébène du goujat et à ses remarques toujours particulièrement bien senties.
Je repense au souffle sur mon cou de ce footballeur qui me chuchotait des blagues au creux de l'oreille à la fac.
Alors c'est quoi un bon coup. Un serial niqueur? Une grosse kikette? 
Moi je crois qu'un bon coup, à mon sens, c'est l'homme dans les bras duquel, tu te sens femme plus que de raison. Un bon coup, finalement c'est celui avec qui tu te sens toi.
Un bon coup, c'est celui qui sait créer l'envie, le désir, d'une simple mèche replacée, d'un regard ardent, d'une main subtilement placée dans le bas du dos, ou même pourquoi pas d'une joute verbale. ça démarre d'un jeu visuel, auditif ou même kinesthésique.
C'est ça qu'on devrait expliquer aux jeunes.
Je finirai ce questionnement sans réelle réponse par la sensualité que je revendique haut et fort...
"Des baisers qui piquent encore et encore, embrasse moi chéri, au fond, je rêve que tu me dévores..."
"Amourachée de sa petite gueule d'allumeur, maladroite, je m'accroche au flipper!"


mercredi 16 janvier 2019

Avec ton souffle seulement

"Agrandis-moi, force la ferveur
Réponds-moi, inspire mes peurs
Porte ma croix juste quelques heures
Donne-moi la foi, inspire mes peurs
Termine de signer
Entre les hommes l'idylle qui va me décider
À rester anti-cynique, résiste à mes idées
Qu'on scie la branche sur laquelle on est ainsi sacrés
Donne-moi des signes" J'arrive. Ben Mazué

La semaine dernière, lorsque je me suis offert un tête à tête avec La Rhune, tu étais là. Je sais que t'étais là avec moi, je l'ai senti.
Sur la dernière montée, je n'ai pas eu le souffle court, mon rythme n'a pas faibli, loin de là, il s'est accéléré, même, j'avais le sourire au lèvres, un sentiment de liberté pas possible, et ta grosse main, qui me poussait dans le dos.
J'étais légère, parce-que j'ai bien senti que t'étais là, à me porter, trop content, de pouvoir passer un peu de temps avec moi.
Sache que je ne suis plus en colère contre toi. 
Sache que pas un jour ne passe sans que je ne pense à toi. Parfois, les souvenirs sont heureux, parfois pas.

Parfois, je te parle, je t'appelle, et il ne se passe rien, il ne se passe plus rien, comme quand, tu étais parti, et c'est insupportable.
Parfois, je sens ton parfum avec la bouteille que j'ai gardée, et un énorme nœud vient s'installer dans ma gorge.
Et puis d'autres fois, je regarde vers le ciel, et je sais que tu es là, que tu es tout près.
Et je me sens si légère, je me sens si bien lorsque je sens que tu me regardes.
J'ai tellement aimé que tu me regardes, j'ai tellement tout fait pour que tu me regardes.

Parfois, je me demande ce que tu penses de tout ça. Ton départ nous a anéantis, nous a divisés, nous a même brisés.
C'était pas jojo dans les premiers temps, puis finalement, c'est peut-être un peu comme un pays bombardé pendant la guerre. Il est foutu, enfin c'est ce qu'on croit.
Puis on fait la paix, et on reconstruit petit à petit, avec beaucoup de patience, un peu de bienveillance, beaucoup d'amour, et on reconstruit tout neuf.

Avec une âme un peu abîmée certes, mais du renouveau, beaucoup de renouveau.
Et on vit, on fait , on expérimente, pour soi, pour toi, pour nous.
Moi, dans le fond, je suis certaine que tu t'es souvent convaincu, que t'étais indispensable.
Tu nous l'étais, mais on a du faire sans toi, et on s'en sort pas mal.
On a tous changé, on a tous fait des choix.

Je pleure moins, depuis que tu es parti, ton absence m'a endurcie.
Maman aussi a changé, elle est devenue plus indépendante évidemment, elle est belle, elle fait du sport, tu te rends compte, elle mange des truffes, et me fait des spritzs, la maison du bonheur, toujours...
Elle a des projets, elle vient souvent me voir, et on s'est retrouvées, après une longue traversée du désert où elle n'a jamais cessé de se battre.

Tu dois être fier, même si tu ne l'aurais jamais dit.
Tes petits yeux bleu gris t'auraient trahi, ton sourire si généreux se serait élargi, et j'aurais pu déceler toute la bonté de ton âme, en l'espace d'une seconde.
Tu me manques, souvent, mais ce qui me manque le plus, c'est de ne plus dire Papa.
Quand tu es mort, je me suis dit, mais mince, je ne dirai plus jamais Papa.
C'est bizarre de se dire ça, mais comme c'est souvent le premier mot qu'on prononce, je me dis pas tant que ça.
J'aime sentir quand tu es derrière moi, ça me donne une de ces forces, t'as pas idée...

Continue de venir me voir, je suis forte,je fais en sorte de l'être, je me dis que ça va aller, et au final, ça va toujours.
 Mais quand même... je suis fragile dans le fond et j'ai encore besoin de toi, parce-que je suis en train de perdre la foi en fait.

Là, où je te trouve un peu limite, c'est sur le fait que tu te sois barré avec le moule.
Comment je vais faire maintenant.
Tu t'es cassé avec le moule des mecs comme toi. Et ça franchement t'aurais pu éviter, pas très club.
Y en a plus des comme toi, j'ai beau cherché, j'ai pas trouvé, alors je ne veux plus poursuivre ma quête, j'abandonne, Papa.
Toi, qui me pousse dans les montées à la montagne, toi qui me souffle, régulièrement, au creux de l'oreille, "ça va aller ma belle", souffle leur, dis leur comment il faut être.

On ne s'étalera pas sur tes coups de sang absolument abominables, ni sur ton manque de patience absolu, on ne parlera pas de ton côté lunaire bien sûr.
Je me souviens, une fois, tu as oublié mon anniversaire, j'ai été pleurer au fond du jardin.
J'en ris toute seule, tellement je trouve ça ridicule, bref. 
Tu es parti en trombe sans rien dire.
Et trente minutes plus tard, tu te ramenais avec un gros bouquet de fleurs entre les mains.
Je n'ai jamais vu homme aussi attentionné, et droit, jamais.

Je voudrais que tu leur expliques, je voudrais que tu leur dises, que les réseaux sociaux c'est pas la réalité.
Dis leur que j'ai besoin de faire l'intéressante mais que dans le fond, y autre chose.
Dis leur que j'ai toujours fonctionné comme ça, mais qu'il faut avoir l'envie de gratter le vernis.
Dis leur, souffle leur au creux de l'oreille, que l'amour 2.0 c'est de la merde en tupperware, parce que j'étouffe Papa, ils ne comprennent rien.
Un jour, tu m'as dit, y a les femmes qu'on aime, et puis y a les autres.
Hélas, moi je suis les autres. Je suis celle pour qui on a pas le petit coup de cœur, l'étincelle, j'en passe et des meilleurs et j'explose Papa.
Je vomis sur les conversations Whatsapp, et Messenger, je n'en veux plus.
Tu t'es cassé avec ton moule de mec bien, loyal, fiable et stable, alors je fais la grève, l'abstinence, j'abandonne.
Tiens, ça me rappelle un passage de film, qui résume absolument l'état d'esprit dans lequel je me trouve...

C'est pas pour moi.
C'est plus pour moi, trop de déception, trop de peine, dis leur qu'à chaque fois qu'ils m'ont lancé une phrase assassine, un mot de trop, ou de moins,à chaque fois, leur silence de type sans couille,  c'est un morceau de mon coeur jadis brisé et recollé qui s,'est envolé.
Je sens bien qu'il commence à y avoir de moins en moins de place et de plus en plus d'appréhension.
Je me souviens avant, j'avais peur de rien, j'avais de l'amour à revendre, je prenais des risques inconsidérés. 
Et maintenant, Papa, je ne veux plus prendre de risque, je ne veux plus être dans l'attente d'un message à la con, je ne veux plus penser que je ne suis pas assez bien.
Souffle leur de remballer leurs belles paroles, dis leur que désormais seuls les actes primeront, et encore.
Je veux des actes. Des trucs que t'aurais peut-être pu faire.
Je pense à la fois, où vous étiez ensemble depuis pas longtemps avec Maman et que sur un coup de tête, elle t'avait rendu tes cadeaux dans une boîte à chaussures et s'était carapatée parce-que tu faisais trop la bringue.
Je n'imagine même pas comment elle avait du te faire ramer. J'imagine comme tu ne devais pas en mener large, ah on faisait moins le mariole!
Eh bien tu vois, avec moi, ils font tous les marioles, alors souffle leur, dis leur qu'il n'y a pas de quoi parader, loin de là.
Papa, je veux des mots glissés sur mon pare-brise, des fleurs sur mon paillasson, des excuses quand ça ne va pas, des discussions enflammées, des lettres manuscrites dans ma boîte à lettres.
Je veux qu'il remarque que je sens la noix de coco, que mes cheveux ont une odeur de pina colada, et que mes bottes me font des jambes de Gisele Bundchen ou que du moins j'y crois dur comme fer. 
Je veux qu'il se rappelle que j'ai trois grains de beauté dans le cou, et des doigts de pianiste.
Je sais ce que tu aurais rajouté, bien sûr, et des petits mollets de campeur, bien entendu.
Mais ça n'arrivera jamais puisque tu es parti avec le moule.
Je ne veux plus jamais emmener personne dans mes endroits favoris, je ne veux plus m'afficher. J'ai honte.
J'aurais voulu m'afficher avec toi. Bonne idée, je m'afficherai avec Maman, ah mince c'est déjà fait.
Dis leur que je crache sur leurs messages, que leurs bras me font horreur, et leurs petits morceaux de pipeau encore plus.

Ils ont réussi à me dégoûter, ils sont parvenus à me mettre les abeilles pour de bon. 
J'ai les miquettes, j'ai peur, je ne suis plus capable de prendre des risques parce-qu'au final, c'est tellement bon de ne rien attendre et de ne compter que sur soi même.

C'est tellement rassurant d'être seule, d'être heureuse seule.
Tu sais, tu me manques tout le temps, mais ton départ m'a donné une fabuleuse envie de vivre, une formidable envie de profiter de la moindre parcelle de bonheur.
Chaque minute où je fais quelque chose qui me comble, ça me suffit, et parfois je me demande si ça t'aurait plu.
Je sais ce qui t'aurait plu mais ce soir, j'ai pas non plus envie de tomber totalement dans le pathos.
Rassure toi, je leur parle de toi, beaucoup, je leur montre des photos, je leur dis tout, j'ai tant de souvenirs.
Et j'en ferai, enfin j'essayerai d'en faire des comme toi...
En attendant, je veux encore sentir ta grosse main, qui me filait parfois des gifles, quand je poussais le bouchon un peu trop loin. Je veux la sentir me pousser, et me forcer à avancer coûte que coûte et dans la joie et la bonne humeur par dessus le marché.
Je veux imaginer ton regard bienveillant, mais par contre, débrouille toi comme tu veux, fais moi passer le moule. Envoie le à quelqu'un...
Peut-être qu'un jour, je serai moins fâchée, qui sait.
Et je pense à cette chanson, de ta génération , qui veut tout dire, et rien en même temps , mais qui me parlera toujours à moi...
"Ah tu verras, tu verras,
Tout recommencera, l'amour c'est fait pour ça...
Et tu verras, tous ceux qu'on croyait décédés,
Reprendre souffle et vie dans la chair de ma voix
Ah, tu verras, tu verras..."

Tchao Papa.



jeudi 3 janvier 2019

Je vous trouve un charme fou

"Je regarde devant, je vous vois
Là sur le divan, je vous vois
Même en noir en blanc, je vous vois
Quand arrive le soir, je vous vois
Je sors boire un verre, je vous vois
Même en noir et blanc, je vous vois
Je regarde devant, je vous vois

Je vous trouve un charme fou
Ce petit je ne sais quoi
Moi qui va me rendre floue..." Hoshi

A l'heure du bilan de l'année 2018, je dois avouer que je n'ai pas eu les boules, je dois avouer que j'étais pas non plus pleine d'espoir quant à 2019.
En réalité, j'ai regardé cette année passée avec beaucoup de douceur, avec pas mal de bienveillance et je sais bien pourquoi.
 J'ai repensé à cette soirée de Décembre, un gros coup de moins bien, je t'expliquerai pourquoi après va.
J'ai bien repensé à cette soirée où je n'avais pas du tout envie d'être seule, mais que malheureusement, je ne pouvais pas aller me défoncer sur des tours de piste. A cause d'un ischio récalcitrant au moindre effort, fuck.
Ni une, ni deux, elles se sont pointées chez moi, après l'entraînement, que j'avais du sécher.
Toutes emmitouflés, leur bonnet Carhartt vissé sur la tête, l'une apportant de la bière de Noël, l'autre une bouteille de Lambrusco, une autre, sa bonne humeur, et une autre, des potins bien croustillants.

Ce que je retiens finalement de cette année 2018, c'est qu'on est bien plus heureuse seule, qu'avec un bonhomme dans les pattes. Puisqu'au final, tout se passe et se termine toujours de la même manière.
Ce que je retiens de cette année, c'est que même à mon âge de maman, on peut faire de belles rencontres, se compléter et former une véritable bande de filles.
Ce que je retiens de cette année, ce sont des sorties montagne, des plages, interminables, parfois même à boire des verres de sangria le cul dans l'eau.
Des fausses sessions surf à se prendre des vagues davantage sur la tête que sur la planche mais rire et toujours se traiter avec autant de douceur et de bienveillance.
Quelle chance n'empêche.

Alors voilà, lors de la précédente mise au point, je t'avais plus ou moins parlé de ce type. Ce mec qui m'emballait autant que m'avait captivée le goujat, il y a dix ans, c'est dire. Feu de paille. Un bellâtre pas prêt, dirons nous.
Fort heureusement, ça n'aura pas duré longtemps. La déception aura été de taille certes.
Pour une fois que j'en trouvais un qui me plaisait sur quasi tous les points.
Eh ouais... Lorsque tu es séparée depuis un petit moment, tu as une tendance fâcheuse, sans doute, à savoir ce que tu veux, et encore plus ce que tu ne veux pas.
Et c'est comme ça, que tu te retrouves, au fil du temps à faire des listes. 
Alors tu vois, je veux qu'il soit brun, parce que je ne suis pas trop trop blondinou.
Je voudrais qu'il soit sportif, qu'il aille en montagne, comme ça il m'emmènera dans de nouveaux coins.
Je te rappelle que j'ai bac moins douze en sens de l'orientation.
Je voudrais qu'il ait des enfants comme ça il me comprendra, un peu au moins.
Je veux aussi qu'il ait un beau corps, parce que tu comprends, je suis prof d'EPS alors quand même pour moi, les muscles c'est important. Comme si moi, j'étais gaulée comme Emily Ratajkowski.
Non mais je me fatigue toute seule.
Ce que je ne veux pas, c'est qu'il parle de son ex, ah... Bon sur cette condition, déjà, on était pas bien.
Déjà. Puis, quand quelqu'un te dit au bout de trois mois de séparation, qu'il est passé à autre chose et que tout va bien, mais barre toi vite en courant mais loin très loin. C'est ce que j'ai failli faire en plus, quelle andouille je fais.
Ma mère m'a demandé: "Mais où en étais tu toi au bout de 3, 4, 5, 6 mois?"
J'en étais nulle part, Maman, je recommençais à peine à manger, je faisais semblant tout le temps, pour tout, et pour n'importe qui, et j'étais dans un véritable no man's land.
Alors maintenant, plus que jamais, ce que cette pseudo histoire m'a appris, c'est que je dois encore et toujours me fier à mon instinct, et ne surtout pas me faire filouter par des triceps saillants et un sourire d'allumeur.
Ce que cette histoire m'a également appris, c'est que je suis prête, moi, je sais où j'en suis.

Je suis prête à aimer, je suis prête à être aimée, mais pas de suite et pas par n'importe qui.
Juste parce que pour l'instant je suis un petit peu agacée, je vais être un poil vindicative parce que je sais que vous me lisez pour certains. Alors prenez un peu de la graine de ce que je vais vous dire, parce que ça commence à bien faire par contre, suffit les conneries, merde.

Par pitié, cessez de nous faire des phrases, juste pour pouvoir tirer votre crampe, de manière régulière, allez au bout des choses, assumez, nous sommes dans une société où nous pouvons comprendre ce genre de choses, et être en manière de choisir si cela nous convient ou non.
Pantxoa m'a dit l'autre jour, mais tu sais, ma poulette, un mec peut être attentionné et gentil juste pour obtenir un petit cinq à sept . Eh bien, je dis non, halte là.

Par pitié, si vous n'êtes pas intéressé, ne jouez pas la comédie, eh vas y que je t'offre des fleurs, je t'invite au resto, et je te tiens systématiquement par le cou dans la rue.
Mais on arrête ça de suite. Pour nous, ce sont les codes d'un mec qui a un minimum d'affect pour nous. Et puis de toute façon, moi j'aime pas ça me faire tenir par le cou dans la rue, ça me gonfle, je marche mal, je ne suis pas à l'aise.

J'espère que vous en tiendrez compte au sein de vos prochaines relations. Allez on répète tous après moi.
Pas de gestes ou de paroles attentionnés, on ne reste pas dormir collé à la fille, on ne lui paye pas le resto, on ne lui écrit pas tous les jours, et on ne l'appelle surtout pas mon petit chat ou ma belle, stop.
Surtout si c'est pour lui balancer derrière qu'en gros on s'est forcé, parce qu'on a pas le petit coup de coeur, la petite étincelle, le coup de foudre et ni les papillons.
Mais qui croit encore au coup de foudre à notre âge d'ailleurs???
Eh les gars, une dernière missile, faut arrêter de croire qu'on vit chez Bridget Jones, non mais pincez moi je rêve.
Et je vous donne le dernier coup de grâce, on parle de votre talent démesuré à faire le mort lorsque vous avez envie de nous dégager, c'est quoi cette histoire?
Ah ça, depuis tout petit, vous en êtes fiers de vos attributs masculins, je le sais j'élève deux garçons, avec le kiki et les balls j'en entends parler tous les jours.
Et sinon, lorsqu'il s'agit, de les poser sur la table? On en parle?
Bon voilà, je pense que vous avez compris la leçon.
Comme moi, d'ailleurs, qui sait, peut être qu'à 65 ans, je ne me ferai plus filouter?

J'avoue que j'ai été déçue, je pensais qu'avec un type plus vieux, ça serait différent mais ça ne l'a pas été, celui qui me paraissait sortir du lot, était finalement comme il l'a dit, plutôt banal.
Alors je me suis souvenue de ce que j'avais vécu cet été avec mon girl's band. Je me suis rappelée nos éclats de rire, les soirées crêpes, raclette, les goûters, les arrivées de courses, où j'avais été émue que l'une d'entre nous boucle le 45 de Bidarray avec classe et énergie.
Avec elles aussi, on fait des listes, qu'on réalise petit à petit. Des courses, des restos, des sorties montagne et des sorties Biarritz... tout ça tout ça.

Je me suis rappelée aussi que le calendrier Trail tombe sur les weekend où j'ai mes schtroumpfs. 
Simple détail, l'une d'entre nous sera toujours dispo pour les garder pendant ta ourse à l'arrivée, m'a lancé l'une d'entre elles. On s'est déjà organisées pour Saint Pée... De la magie, je vous dis...
Je me suis rappelée, qu'en Février, je pars à Séville, qu'à un autre moment je pars ailleurs aussi (tchut tchut pas de lieu pas de date, Laura me lit), qu'il y aura l'euskal Trail avec Valérie, le swimrun avec Audrey, le GTVO avec Alexia, suivi de la fermeture des fêtes de Pampelune pour la récupération bien sûr.

Il y aura le mariage de mon amie Tiphaine, avec elles toutes. Puis celui de Laura, mon amie de toujours.
Y aura des tas de projets, des tas de fous rires, avec mes petits, avec elles, puis elles et eux aussi. Alors 2018 m'a offert ça, la certitude que je me suffis à moi même, en terme de relation amoureuse évidemment.
Et 2019 m'offrira l'énergie de réaliser tout ce que j'ai prévu. Avec ou sans amoureux d'ailleurs. 
Je préfère penser aujourd'hui que je n'ai pas de place pour ça. Et vivre intensément, démesurément...Puis parvenir à choisir seule, on sait bien que choisir c'est perdre quelque part, alors je veux perdre pour gagner encore plus, encore plus, toujours plus.

Alors bonne année à toi aussi. Je te souhaite d'obtenir tout ce que j'ai acquis. Bisous.