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lundi 5 février 2018

Que veux tu

"I can beat the night, I'm not afraid of thunder,
I am full of wonder, I am full of wonder". Emeli Sande

La semaine dernière, je me suis rendue compte que "wonder" en anglais avait deux significations, et j'ai trouvé ça drôle dans le sens où ça reflétait terriblement l'état d'esprit dans lequel je me trouve.

Dans un premier temps, ça signifie, se demander. Et c'est vrai que lorsqu'on se remet constamment en question, on se demande constamment plein de trucs. Moi, je ne me demande plus si je m'en remettrai un jour, parce-que je m'en suis remise, y a des ecchymoses invisibles forcément, des "douleurs qui ne saignent qu'à l'intérieur" comme dirait notre ami Jean-Jacques.
Toujours est-il que je ne me demande plus si j'arriverai à sourir un jour pour éviter de chialer, parce-qu'en réalité si je souris aujourd'hui, c'est de bon cœur, juste pour que ça sourit à l'intérieur, ou pour croiser ton regard surpris, puis souriant, dans la rue, même si je ne te connais pas.

Donc, maintenant mon occupation première, n'est pas de savoir si je m'en remettrai, ou si j'arrêterai de me fâcher et de piquer des crises dévastatrices, paix intérieure, ah te voilà tu es là.
Hier soir, je ne rentrerai pas dans les détails, mais j'aurais pu péter les plombs, fabriquer des poupées vaudou et faire des prières et des incantations, jeter des sorts irréversibles, au lieu de ça j'ai dit, je vais raccrocher avant de passer du côté obscur, puis j'ai médité pendant une heure dans mon lit.

Mon occupation première aujourd'hui, c'est de savoir si la roue va tourner pour de bon.
 Je me demande si j'ai pas le droit au bonheur pour toute la vie désormais.
Je me demande si au lieu de se positionner en victime, c'est pas mieux de se battre pour faire partir l'orage, au lieu d'attendre qu'il parte tout seul.
C'est un dilemme, se battre ou lâcher prise.
Mon occupation première  aujourd'hui, à part me demander ce que je vais manger ce midi, et où est-ce que je vais partir en vacances la prochaine fois, c'est de savoir si un jour je vais être encore plus heureuse qu'aujourd'hui.
L'amour, cherry on the cake!
Je me demande si j'aurais toujours cette immense chance de m'émerveiller, d'être fascinée par le moindre détail, je me souviens une fois  où l'on marchait dans Paris, avec le goujat, je m'arrêtais toutes les trois secondes en lui disant, mais regarde comme c'est beau, c'est magique, j'adore, oh c'est fantastique. Il m'avait remballée en deux temps trois mouvements, bon tu vas pas t'extasier devant tout comme ça, j'avais trouvé ça triste, qu'il trace sans profiter du décor, comme si on était au Super U en train de faire les courses.
Pareil, quand on était allés à Disney tous les deux, j'avais même pas eu le droit de prendre des photos avec Mickey, puis avec Tic et Tac, je m'étais encore une fois faite couper les ailes en plein vol,
rabat-joie.

Donc, j'enchaîne, je sais que mes interrogations existentielles te fatiguent alors passons donc à la  deuxième signification du mot "wonder", merveille, s'émerveiller.
S'affranchir de l'emprise de quelqu'un, s'affranchir de sa dépendance à quelqu'un, c'est se réapproprier soi même. C'est apprendre à vivre, à s'émerveiller tout seul.
Alors des fois, c'est frustrant puisqu'on sait tous, que les bons moments sont faits pour être partagés.
Mais alors quoi, on peut être heureux célibataire, j'en suis la preuve.
Et je sens que tu me vois venir avec mes gros sabots. Je vais te parler d'amour, de relations platoniques, ou pas et même de sexe. Plus accrocheur comme teaser, tu meurs, je sens que cette fois ci tu vas lire jusqu'à la fin.
Une fois, justement, une de mes amies m'a dit que si elle était célibataire, ce qui l'émerveillerait sans doute le plus serait de pouvoir revivre un premier baiser.
Qu'on se le dise, Béatrice est fleur bleue, c'est vraiment le genre de fille qu'on a envie de respecter, déjà, elle ressemble à Pocahontas, mais en plus, je pense que le mot princesse a un peu été inventé pour elle, alors, sur le coup, j'ai dit, oh oui c'est génial un premier baiser. Sauf que j'en ai pas vraiment dit plus sur l'envers du décor.
Sur comment ça se passe en 2018, à notre âge quoi et c'est pas toujours jojo.
Moi aussi, dans le fond, même si j'en chiais.com, j'étais super contente de pouvoir revivre ce genre de choses, parce-qu'on a une petite tendance à rester bloqué sur les first kiss du lycée.

Je me souvenais l'effet que ça m'avait fait d'embrasser Nicolas Lemoine en seconde, il était pas super canon, mais il avait l'air sympa, du coup j'avais envoyé une copine lui demander s'il voulait sortir avec moi.
Il avait dit d'accord, on s'était retrouvés dans les parcs, j'avais mis environ 6h43 avant de lui tenir la main, je te dis pas la trouille que j'avais, j'en menais pas large,  puis quand il m'a embrassée, aller retour sur Mars en fusée, direct, j'étais amoureuse. ( Il m'a larguée deux jours plus tard, parce-qu'il préférait rester avec ses copains à jouer aux jeux vidéos, c'est dire si ma vie sentimentale démarrait bien).

Bref, des baisers aller-retour sur Mars en fusée, aujourd'hui, on peut pas dire qu'il y en ait eu beaucoup.
Déjà, je trouve que les hommes ont une petite tendance à tout faire trop vite, justement un peu de suspense, ça fait pas de mal et c'est ce qui donne envie de revoir la personne.

Je repense à ce type sympa, plutôt mignon, qui s'est dit au bout de deux verres de vin et une soirée sympathique que c'était le moment de se jeter sur moi au moment de se faire la bise, et en l'espace de deux secondes, de se coller contre moi et de me rouler une pelle monumentale.
La démarche m'a pas plu, il sentait la clope, trop brutal, je l'ai pas repoussé par politesse mais c'était franchement gênant. Evidemment quand il a rappelé, j'ai jamais répondu.

 Y a eu celui qui tremblait, celui là j'aurais du m'en méfier, et sur le coup, je l'avais vraiment pas trouvé viril, berk, en plus sa bouche était trop grande.
Alors tu vois ce que je disais, un premier baiser c'est pas toujours le graal, loin de là, ça donne même parfois envie de s'enfuir très loin. Je trouve que ça donne le ton.

Y a peut-être que l'insaisissable qui est parvenu à me faire décoller, mais lui c'était spécial, y avait quand même des petits papillons turquoises et roses, qui passaient par là lorsqu'il m'embrassait.
Je crois que j'étais un peu love quand même parce-que justement, le type avait pris son temps, il m'avait pas brusquée. Bref.
 Y a eu celui qui a cru que parce-qu'on s'embrassait pour se dire au revoir, on allait coucher ensemble dans la continuité, non mais les gars, oh! Minute papillon.
Alors justement parlons en, c'est quoi cette histoire du tout de suite maintenant?
Bon ok, je te l'accorde, ça peut avoir un petit côté excitant, mais vous en avez pas marre de nous faire, tout le temps le même plan? Je vous parle à vous là, la gente masculine.
Y a des moments, j'ai envie de vous casser la gueule, de vous rendre impuissants à tout jamais pour certains, ça vous ferait les pieds tiens. Ah, ça ferait moins les malins.
Moi j'appelle ça le tour de magie le plus consternant du monde.

Ah ça tant qu'on est pas passées à l'action, ça se bouscule au portillon, et vas y que je t'envoie des textos toute la journée, que je m'intéresse à toi, que je suis prévenant, et gentil et mignon et tout et tout.

On se décide, c'est le grand soir, on passe un moment chouette, doux, bref tout ce que tu veux.
Le lendemain, en général, on reçoit un petit texto ou pas, et ensuite silence radio.
Je sais même plus quoi dire face à ce constat. Quand je me suis posée, quand je me suis mariée, je me suis dit adieu les plans pourris, je suis une dame désormais, j'avais envie de hurler "Respect" façon Aretha Franklin, après des années de frustration, et puis voilà, dix ans plus tard, toujours les mêmes histoires débiles.

Ce genre d'histoires où on ose pas s'avouer, que si on a pas de nouvelles, ça veut clairement dire que le type en question s'en moque de toi comme son premier slibard. Ambiance...
 Moi je ne veux pas, je ne veux plus de ça, c'est pas valorisant, je propose qu'on crée même un mouvement pour s'indigner, pour gueuler, pour se rebeller mais que veux tu c'est vieux comme le monde.
C'est comme ces histoires de plans cul.
Ouais c'est mon plan, c'est super, on se voit de temps en temps, on se prend pas la tête, blablabli, blablabla.
Alors cessons tout de suite de nous voiler la face, moi personnellement je ne suis pas d'accord.
Je ne serai jamais suffisamment détachée pour dédramatiser, pour accepter de faire l'amour avec quelqu'un qui se fout de moi, j'aurai toujours beaucoup de peine et de chagrin de m'être donnée, juste pour la déconne, juste pour le fun.
Je suis sans doute trop sentimentale, je ne suis peut-être pas faite pour vivre à cette époque, je sais pas, en tout cas y a un truc qui ne me va pas dans tout ça.
L'acte, en lui même, la première fois qu'on le fait, c'est généralement avec quelqu'un qu'on aime, et qu'on croit qu'on va même aimer toute sa vie, alors pourquoi le banaliser par la suite, et partager son intimité avec n'importe qui. Je ne comprends pas.

Et puis, je me suis récemment fait un weekend à regarder des comédies romantiques américaines et manger du pop-corn et j'assume totalement d'ailleurs.
Et justement, ces histoires ne font qu'étayer mes propos, ce ne sont pas non plus les références du siècle mais peu importe.
Dans Sex Friends, Ashton Kutcher est fou amoureux de Natalie Portman, qui elle ne veut pas tomber amoureuse mais juste baiser. Et parlons de Sexe Entre Amis, je te le donne ne mille, Mila kunis est amoureuse de Justin Timberlake, eh voilaaaaa.
Y en a toujours un qui se fait rouler dans la farine, faut arrêter de s'autoflageller, juste parce-qu'on a envie d'être avec la personne et d'accepter tout et n'importe-quoi! De se brader, stop!

Alors moi, personnellement, je le redis, je veux être "célibataire mais à deux".
Je veux être libre mais attachée à quelqu'un qui fasse attention à moi, qui prenne soin de moi.
Je veux être libre d'être moi même, de faire tout ce que j'ai envie mais d'avoir une épaule sur laquelle m'appuyer, quand je faiblis.
Je veux être libre de vivre ma vie seule mais de pouvoir partager, barouder, crapahuter, ou glander avec quelqu'un qui veut être libre aussi., mais qui veut être libre avec moi, tu saisis la subtilité?
Je veux tout sauf la routine, Je veux quelqu'un qui me fasse de la place, sans que je la prenne forcément.
Je veux quelqu'un surtout qui lorsqu'il m'embrassera m'offrira un aller-retour sur Mars.
Je t'attends le parfait, je t'attends vraiment.et je te chanterai: