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samedi 30 janvier 2016

À moi le mien

Je ne te dirai jamais que cette nuit là, tu as changé la donne, du tout au tout.
Je ne te dirai jamais que mon existence n'aurait pas été la même, si tu ne dormais pas à poings fermés dans la pièce d'à côté, si tu n'étais pas venu coller ton petit corps chaud tout endormi contre le mien à 6h50, l'heure à laquelle tu étais né. Si je n'avais pas passé la nuit à attendre ton réveil.
 Je ne te le dirai jamais mais je sais bien qu'un jour, tu plongeras tes grands yeux verts dans mes grands yeux bleus et que tu sauras tout ce que j'ai traversé par amour pour toi.
Quand j'ai su que je t'attendais, j'étais dévastée tant je me sentais dépassée, tant je me sentais loin d'être mère. Les bébés, je détestais qu'on me colle un bébé dans les bras, tant j'étais loin de tout ça, tant j'étais mal à l'aise, tant je ne savais pas faire. Je croyais qu'on était maternelle ou qu'on ne l'était pas mais en réalité, je ne savais rien.
Il a suffit d'un trajet en voiture pour que ton grand-père me retourne le cerveau, pour qu'il ait les mots justes, parce-que des fois, il savait me parler, et surtout parce-qu'il mourait d'envie de te connaître.
Et après ce long serment, j'ai su que j'étais déjà mère et que plus rien ne se mettrait jamais entre nous deux.
Tu as toujours été incroyable. La première fois qu'on s'est vu, tu te souviens? J'étais complètement stone, shootée à la morphine mais on s'est regardé longuement et c'est comme si on s'était toujours connus.
J'ai pas compris sur le moment, j'ai fait les choses tout simplement parce-qu'en fait c'était inné.
Je me souviens d'une photo où tu portais cet immonde gilet vert que je t'avais tricoté, j'étais tellement fière. Et mon oncle en prenant la photo disait à ce moment là: "il n'y a qu'une mère pour savoir porter son enfant comme il aime". Et ça m'avait marquée de me dire que moi, oui, je saurais toujours ce qui est bon pour toi ou non. Ne me demande pas comment, je l'ai su, je le sais et je le saurai toujours.
Je n'étais peut-être pas faite pour être mère tout de suite mais j'étais faite pour être ta maman, sans équivoque.
Et je l'ai bien fait, je crois, on a passé ta première année tous les deux et tu as toujours été incroyable.
Je ne connaissais pas d'autre bébé, c'est vrai, mais toi, toi.

Parfois, lorsque je t'observe, mon cœur se brise pour la millième fois de n'avoir pu t'offrir ce qui était initialement prévu.
Je voudrais tant être la maman que tu mérites. Et quand je plonge mes grand yeux bleus dans tes grands yeux verts, je me dis que je ne m'en sors pas trop mal.
Ton rire, tu sais qu'il me fait tout oublier. Lorsque tu ris aux éclats et de bon cœur, ça me transcende, ça me rend vivante plus que de raison. Et j'ai envie d'en faire des tonnes, de te crier cent fois pipi caca prout pour te faire hurler de rire.
Je te regarde et je n'en reviens pas, moi non plus je n'en reviens vraiment pas d'avoir fabriqué un type pareil.
Moi qui ai tant de soucis avec les hommes, moi qui n'ai jamais su comment me comporter en présence d'un homme et voilà que j'en ai deux à la maison, à aimer, à éduquer, c'est une histoire de fou sans déconner.
Je te promets, t'es incroyable,dans tes remarques, tes mimiques, tes intonations.
Tu es tellement pertinent dans tes remarques et impertinent. Tu es tellement mature et immature à tes heures perdues et tu me fatigues tant à tout le temps parler, encore et encore, jamais tu ne t'arrêtes,
jamais mon chat. Mais justement, à ce propos, les chiens ne font pas des chats.
Tout à l'heure, ton père était là et tu m'as demandé si on était toujours amoureux et je t'ai répondu que non.
Mais ça ne te touche pas parce-que c'est sans doute mieux que des larmes et des disputes pour toi mon petit cœur.
Et pourtant je me souviens à quel point ton visage s'illuminait lorsqu'on s'embrassait devant toi ou que je ricanais devant les blagues de ton père.
Mais justement tu avais cette réaction parce que c'était tellement rare.
Et puis maintenant, tu n'as plus besoin de me partager, tu peux tranquillement me caresser les jambes quand je te lis ton histoire du soir, ou même essayer de me faire des couettes.

Et là d'un coup sans crier gare, tu me lâches un " je t'aime tu sais ma belle" et je suis renversée.
Mais où as tu entendu ça? Pas de ton père, pas le genre de la maison. Sois donc différent mon lapin.
Tu me regardes d'un air satisfait, tu guettes une réaction de ma part et je souris, je te serre fort, je ris même et je te dis à quel point j'ai de la chance de t'avoir dans la vie.
Et tu me dis comme pour te rassurer: " einh qu'on s'aime trop nous!".
Si tu savais mon chat. Devenir maman, c'est devenir la meilleure version de soi même, c'est se découvrir beaucoup plus funky qu'on pensait. C'est se dire que c'est à la vie à la mort ni plus ni moins.

Quand on s'est vu pour la première fois, j'ai été choquée parce que j'ai découvert immédiatement en te rencontrant un amour que je ne connaissais pas.

Un amour qui me disait que la terre pourrait s'arrêter de tourner que je t'aimerais toujours de manière inconditionnelle.
Puis après je m'en suis voulue d'avoir été si chiante et pénible avec mes parents parce qu'eux aussi, ils avaient du ressentir un truc dans ce genre, évidemment.
Eux aussi, en me voyant, ils se sont dit que ce serait à la vie à la mort. Et quand je pense au nombre incalculable de fois, à l'âge con (qui soit dit en passant a duré facile 15 ans pour moi), que je leur ai sorti, toute sanglotante : "vous ne m'aimez pas de toute facon".
Maintenant, je me dis que quand même j'ai un peu poussé mamie dans les orties... Eh oh ça va, je ne pouvais pas  savoir ce que c'est que d'avoir une descendance tiens!
Mais la mienne, je l'aime, et je la kiffe et je l'adore.
Et parfois, j'ai envie que vous restiez tout petits. Des nouveaux nés. Et puis d'autres fois, j'ai envie que vous soyez plus grands, qu'on aille faire du Trail, de la randonnée, avec un pique-nique, et puis du surf aussi. C'est sûr,  on fera du surf ensemble. On fera plein d'activités sportives ensemble.
Je vais pas vous mentir. J'aurais adoré que vous ayez une frangine.
Vous m'avez bien vue? Plus princesse tu meurs! J'aurais joué à la Barbie avec elle, je lui aurais appris à se faire les ongles, on aurait fait du shopping, bu le thé, des trucs de meufs quoi.
Mais des garçons c'est chouette aussi! Même si je ne sais pas m'y prendre avec les garçons, tant pis.
Je continuerai à ricaner comme je l'ai toujours fait en présence de testostérone . Comme je le fais avec toi chérinou  lorsque tu cris à Lurrama que la vache a un gros zizi.
Ou quand tu éclates de rire parce que tu as soit disant peté ou quand tu fais des grandes glissades sur les genoux dans les magasins.
Des fois, je me dis que je n'aurais pas aimé que tu sois sage et raisonnable et que tu m'obeisses au doigt et à l'œil. J'adore comme tu es et je ne te voudrais pas autrement.
Je crois même que j'aime bien te crier dessus devant tout le monde, que les gens me prennent pour une folle, une mere débordée et sans aucune autorité. J'aime bien parce que je sais que c'est faux. 'Des fois je me fâche très fort, je t'exclue et tu reviens petit à petit et tu me demandes de te demander pardon. Je te dis mais chaton, c'est le monde à l'envers c'est toi qui as été vilain.
Mais t'es tellement malin, que t'arrives à m'amadouer à coups de bisous, de caresses et je ne sais pas pourquoi mais je finis toujours par te demander pardon.
 T'es malin, et ça c'est sûr tu le tiens de ton père.. Tu sais, il aurait été capable de vendre un frigo à un esquimau celui la, et je vois bien que tu es pareil.
Mais moi, j'espère que tu seras sensible comme moi, poète et farfelu comme moi.
Le soir avant de t'endormir en ce moment, tu me demandes de rire comme "un roi qui a eu la fève". J'adore. Continue de me donner des rôles comme ça même si celui d'être ta maman c'est celui que je préfère.
On sait bien qu'un jour tu plongeras tes grands yeux verts dans mes grands yeux bleus et tu sauras, tu sauras bien oui tout l'amour, toutes les faiblesses que j'ai pour toi mon fils. Ce sera dans 15 ans, tu rentreras des fêtes avec tes potes, je t'aurai préparé l'omelette pour toi et tes potos.
Et je t'attendrai pour aller surfer, on se regardera on aura pas besoin de parler, mais tu le sauras que tu as donné un sens à ma vie, que tu m'as donné une formidable raison de vivre.
Certains disent que les enfants ne nous appartiennent pas, mais moi je m'en fiche, tu es à moi pour toujours même si un jour, je te laisse voler plus loin, tout seul, tu seras toujours le mien.

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