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mardi 12 janvier 2016

Live laugh...ça suffira va!

Aujourd'hui, tu sais, j'ai mangé. J'ai réussi à manger la moitié de mon assiette à là cantine. Puis, j'ai même boulotté mon camembert. Ça m'a rappelé l'époque où je vivais avec Valérie et qu'elle n'achetait que des fromages qui ne servent à rien. Ces espèces de fromages pour les gosses qui n'ont goût à rien et qui n'égaleront jamais un bon vieux claquos que tu laisserais moisir dans le frigo.
Bref, j'ai mangé et j'ai même ri aux blagues du prof de techno, je ne sais même pas si j'ai pas contrebalancé une petite blague bien vaseuse.
Toujours est-il que j'ai mangé et que j'ai ri, de bon cœur même, sans que d'un coup, sans que l'on sache pourquoi, mon visage se rembrunisse de tout ce tsunami, qui subsiste à l'intérieur.
Il est toujours là évidemment mais moi je suis présente, je ne suis plus partie dans mes pensées, dans mes chagrins, dans mes terreurs, non je t'assure.
Prise dans ce spleen de toute beauté, j'ai vu le moment où ce soir, j'allais même commander des sushis.
Mais à vrai dire, j'ai compris que je n'avais pas faim de sushis, en fait j'avais juste faim de vivre, alors je me suis ravisée.
J'ai soif, j'ai faim de vivre, à un point que tu ne peux même pas t'imaginer. Je me regarde dans la glace et je me reconnais.
Ça sert donc à cela une rupture, un départ précipité? Cela sert donc à se reconnaître et à se retrouver?
Je crois bien en fait, que cela fait bien cinq ans que je ne sais plus qui je suis, hormis être la femme de, ou la maman de... Mais moi je veux simplement être une femme, la femme de personne, mais quand même je veux rester ta fille, ça me rassure ça.
Tu sais, en fait, j'ai bien eu le temps de tout analyser. En fait, tu sais bien, on était deux gamins, moi un peu midinette sur le bords, puis lui beaucoup poetic lover sur les bords, mon dieu que c'est pathétique.
Je croyais au grand amour, celui qui dure toujours, il m'a dit, oui, ce que j'avais envie d'entendre.
J'invente rien, j'ai saisi le courage, un affront terrible, de relire nos premiers messages facebook.

Évidemment, s'il n'y avait pas eu la facilité de cette messagerie à la con instantanée, je me doute bien
que les efforts d'écrire une belle et longue lettre enflammée auraient été bien limités.
Non non, je ne suis pas dure, juste lucide.
Et tu sais ce que je me dis, mais qu'ai-je été naïve et stupide. Il a écrit les mêmes conneries à l'autre, à quelques mots près et quelques années près, et quelques enfants près aussi, tant qu'on y est.
Et tu connais la suite.
Non non, je ne vais pas ressasser, ce qui est fait n'est plus à faire et à ce propos, on ne refera pas l'histoire. Jamais, plus jamais on ne fera cette histoire d'ailleurs parce-qu'elle est morte et ça, j'étais loin de le savoir, pas plus tard qu'il y a un mois.
Tout à l'heure, il m'a appelée, et je n'ai pas envie de jeter mon téléphone par la fenêtre, je n'ai pas eu envie de virer hystérique en lui hurlant : "mais comment as tu pu???", je n'en ai pas eu envie, parce-que je m'enfous. Je crois bien que j'ai même pas été désagréable.
Je me fous de tout, sauf de moi, et sauf d'eux et sauf d'elles.
Je sais juste que je m'aime comme je ne me suis jamais aimée.
Finalement, faut sacrément toucher le fond pour prendre conscience de certaines choses.
Et moi je m'aime et j'aime les gens juste pour ce qu'ils sont.
Quand j'étais avec lui, je me détestais et je détestais les gens pour leurs défauts et je m'en voulais d'être comme ça et c'était un cercle vicieux insupportable.
Il me disait "t'es magnifique de tête", il avait toujours le chic de te faire un compliment accompagné d'une énorme insulte.
Mais en me quittant, ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il a emporté avec lui les kilos en trop. Et que je me suis retrouvée telle que j'avais toujours été.
Il m'a délestée de ma rancœur et de mon aigreur aussi et j'ai parfois envie de danser des claquettes tant je me sens libérée de tous ces poids.
Alors évidemment, je ne jubile que très peu de temps, je me rappelle qu'on avait des engagements qu'il n'a pas tenu mais que veux tu?
Peut-être qu'il ne m'aime plus, peut-être que dans mon monde ancien, c'était la pire chose qui pouvait se produire mais c'est arrivé et on y pourra jamais rien.
Peut-être que c'est moche, c'est triste mais c'est la vie, rien n'est fait pour durer, à part les souvenirs.
Mais moi, je ne pouvais pas rester prostrée dans un coin à pleurer.
Alors, elle, elle m'a récupérée en mille morceaux, elle m'a serrée dans ses bras et pour une fois, je me suis laissée faire. Elle m'a regardée, impuissante, fumer des tas de cigarettes le regard vide, anéantie et terrassée par le silence, par le silence de sa voix à lui qui me tabassait.
Puis, elle a réussi à me re apprivoiser puisqu'elle m'avait faite, les secondes, les minutes trop longues, les heures beaucoup trop longues, les jours encore trop longs sont passés et elle m'a réappris à marcher.
Je voudrais te dire que je suis guérie mais ce serait te mentir. Je ne guérirai jamais de tout ça, je vivrai avec. Je vais mieux, c'est vrai mais je ne porte pas les hommes dans mon cœur. Ah ça non, ils ne sont pas dans mes petits papiers. Mais tout encore est une question de temps.
Je sais juste qui je suis, je sais juste que jamais je ne laisserai quelqu'un me dicter mes choix, mes attitudes, mes remarques spontanées.
Je ne laisserai plus jamais personne me façonner telle qu'il voudrait que je sois.
Je ne laisserai plus jamais personne me conter des sentiments qu'il ne ressent pas, parce que je ne suis plus dupe hélas.
Je n'ai pas besoin d'un homme pour m'aimer, j'ai juste besoin de toi, d'eux et d'elles.
Parfois oui, peut être que le désespoir reprendra ses droits dans mon cœur, dans mon regard, sans doute que ma main tremblera au moment de signer les papiers du divorce, mais n'ai je pas dépassé le pire?
Peut-être que jamais je ne recollerai mon cœur pour en aimer un autre comme je l'ai aimé, chéri, couvé du regard et adulé, sans doute que non, mais ce cœur dont  on parle, il servira à bien d'autres choses, va.
Il servira à les aimer à elles, toutes celles qui étaient là, que j'ai pu appeler jour et nuit, et qui auraient fait tout et n'importe quoi pour m'anesthésier, dans les pires moments.
Je radote, je sais bien mais quand on revient de si loin, c'est quand même la moindre des choses que de se souvenir des gens qui nous pris sous leur aile.
Et mon cœur, il servira à m'aimer à moi, à me reconnaître dans le reflet du miroir. Il servira à faire les bons choix parce qu'il est tellement sec aujourd'hui que je sais bien d'ores et déjà, que toutes les larmes, elles ont déjà été versées.
Aujourd'hui donc j'ai mangé et j'ai même ri. Et quand j'ai ri, je n'avais plus envie d'hurler, rien de ça.
J'arrive à regarder quelques personnes dans les yeux, tu vois, je progresse, et peut être même que bientôt je n'aurai plus jamais mal à la gorge.
Je sais qui je suis et j'oserai enfin dire tout ce que j'ai à dire.
"For an another love, another love,
All my tears have been used all"


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